• Les masques sont tombés, les propagandistes sont dévoilés. Al-Qaïda au Liban se révèle "chrétienne"

    MédiaQuébec

     

     

    L’arrestation de Michel Semaha (Sméha ou Samaha), jeudi, et sa remise, ce samedi, à la justice militaire chargée des affaires de terrorisme, est un évènement majeur au Liban et dans la région, avec un effet rétroactif particulièrement bénéfique, dans le sens où elles rétablissent la vérité sur l’origine du terrorisme régional et mettent un terme à la propagande et aux propagandistes financés par Damas. Parmi les premières victimes politiques de la chute de Semaha est sans conteste le général Michel Aoun

    En un temps record, les enquêteurs des Forces de Sécurité Intérieures libanaises (FSI) et le procureur général de la République libanaise par intérim, Samir Hammoud, ont obtenu, sans grande peine, les aveux de Michel Samaha, arrêté jeudi, grâce à plus de 45 minutes de vidéos filmées clandestinement par l’un des recrues de l’ancien ministre et qui fut chargé de commettre des attentats au Nord du Liban. L’homme en question, de la famille Kfouri, a restitué aux enquêteurs les bandes tournées dans le parking du domicile de Samaha le montrant la « main dans le sac », ainsi que les 24 engins explosifs prêts à l’emploi, transportés personnellement par Michel Samaha depuis Damas, dans sa Audi A8 blindée, offerte par Bachar Al-Assad. Kfouri a également remis à la justice les 170.000 dollars que Samaha lui avait déjà versés pour commettre ses forfaits.

    Selon plusieurs sources libanaises, les 24 engins sont d’une grande puissance. Leur composition ressemble aux explosifs utilisés par Al-Qaïda en Irak dans les dernières années, ce qui confirme, à ceux qui en doutaient encore, qu’Al-Qaïda en Irak n’était qu’un outil syrien, au même titre que Fatah Al-Islam au Liban... Les bombes étaient préparées avec des bonbonnes de gaz munies de dispositif de mise à feu à distance. Quatre des engins étaient de 20 kilos chacun, capables de détruire un immeuble, les autres variaient entre 1,5 et 4 kilos, munis de projectiles métalliques destinés à tuer un maximum d’innocents...

    Selon les enquêteurs, et conformément aux aveux de Samaha, les actions terroristes planifiées par ses commanditaires syriens (Bachar Al-Assad et Ali Mamlouk en personne) étaient d’une grande ampleur. Elles visaient plusieurs types de cibles, à commencer par le convoi du Patriarche maronite Béchara Raï, qui entamera une visite pastorale dans le Akkar dès dimanche 12 août. Les attentats devaient se poursuivre contre des rassemblements du Ramadan dans la même région.

    L’objectif était de faire revendiquer l’attentat contre le chef de l’Eglise à Al-Qaïda, ou aux radicaux salafistes, ou encore à l’Armée Syrienne Libre, sous prétexte que le Patriarche soutient Bachar Al-Assad. Il est vrai que Raï s’est ridiculisé en parcourant le monde pour défendre le régime syrien, mettant en garde contre l’arrivée d’un régime radical dangereux pour les Chrétiens. Mais en réalité, les services syriens font chanter Raï grâce à des informations compromettantes qu’ils détiennent sur lui depuis leur occupation du Liban... D’ailleurs, depuis plusieurs semaines, la propagande syrienne et alliée, dont Samaha était l’une des pierres angulaires, multipliait les mises en garde contre la présence d’Al-Qaïda au Liban, et contre le risque d’attentat contre le Pape Benoît XVI, lors de sa visite au Liban en septembre prochain.

    Les attentats planifiés contre les rassemblements du Ramadan devaient par la suite, être présentés comme une riposte chrétienne à l’attentat contre le Patriarche. L’objectif ultime de ce programme était triple : provoquer une guerre confessionnelle entre chrétiens et musulmans, justifiant une intervention syrienne et permettant à Assad de détourner l’attention sur les massacres en cours dans son pays ; diviser les souverainistes de l’Alliance du 14 mars entre les Forces Libanaises de Samir Geagea (qui a lui aussi échappé à un attentat, sans doute lié aux mêmes commanditaires) et le Courant du Futur de Saad Hariri (dont le père a été pulvérisé par les mêmes commanditaires) ; en dernière étape, ce scénario devait, selon ses auteurs, permettre au général Michel Aoun de capitaliser dans les urnes et en politique sur les ruines du Akkar et sur le cadavre du Patriarche, qu’il avait pourtant tant chéri et soutenu dans sa défense du régime syrien. C’est sans doute pour limiter les dégâts de leur politique catastrophique et prendre leur distance avec Samaha que le gendre de Michel Aoun, Gebran Bassil, et le député Ibrahim Kanaan se sont rendus au Patriarcat, dès vendredi 10 août, afin de rencontrer Raï... Pourvu que le Patriarche, et avec lui l’ensemble des Libanais, puissent encore croire Aoun et les siens, y compris au confessionnal !

    Car en effet, Michel Aoun et Michel Samaha sont associés depuis le milieu des années 1980, comme le montre cette photo de l’époque, montrant Samaha en arrière plan, derrière Michel Aoun et le chef de l’état-major syrien d’alors, Hikmat Chehabi. Samaha avait alors œuvré pour l’accord tripartite cautionné par Michel Aoun, dans l’objectif de remettre le Liban à la Syrie, contre l’arrivée de Michel Aoun à la présidence de la République. Peine perdue. Les souverainistes l’en ont empêché. Mais Aoun rêve toujours de la présidence et pour y parvenir, il compte sur une victoire de la dictature syrienne (Cliquez ici pour lire ou relire : Obsédé de pouvoir, Michel Aoun cherche sponsor du 1er décembre 2006). D’où son acharnement, avec son Courant Patriotique Libre, à relayer la propagande liée à Al-Qaïda et à ses dangers sur les Chrétiens.

    Or, avec la chute de Samaha, les masques sont tombés. Al-Qaida au Liban, tant décriées par Aoun, était en définitive chrétienne. Michel Samaha, catholique melkite, en était l’idéologue. Michel Aoun, maronite, en était le potentiel profiteur. Le système était installé et rodé, jusqu’en Irak, au service d’un régime qui se présentait comme laïc et protecteur des minorités. Il a pourtant massacré ces mêmes minorités pour exercer des pressions sur l’Occident en vue de prolonger son immunité.

    Les masques sont tombés et les propagandistes du régime syrien sont en cours. La menace du salafisme radical est, à ce stade, virtuelle, alors que le danger du régime est avéré et permanent. Il s’exerce depuis quarante années sur la Syrie, depuis trois décennies sur le Liban, et depuis dix ans sur l’Irak, tout en prenant la cause palestinienne en otage depuis l’arrivée de Hafez Al-Assad au pouvoir. Comment les journalistes et les médias, arabes et occidentaux, jusque-là financés par Damas - à travers Michel Samaha et Manaf Tlass notamment et qui sont désormais hors service - vont-ils survivre à la chute de l’empire du mensonge ? Comment pourront-ils encore convaincre du danger d’Al-Qaïda, au moment où le régime est pris la main dans le sac ? Comment Michel Aoun, directement ou indirectement impliqué dans la défense du régime syrien, pourra-t-il encore prétendre représenter les chrétiens qu’il s’apprêtait à massacrer ?

    En définitive, à défaut de présider le Liban, Michel Aoun sera au mieux président du syndicat des traîtres, ou des collabos. Et ils sont nombreux au Liban.


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